New York, de notre correspondant.
Pourquoi, suggérait en 1975 le critique d'architecture Peter Blake dans le magazine New York au sujet de la ville alors au bord de la faillite, ne pas en céder le contrôle à Walt Disney pour que la firme de Mickey y applique les recettes qui ont fait merveille à Disneyland et à Disneyworld? «A Orlando et Anaheim, soulignait-il, ils ont montré au monde entier comment construire et faire fonctionner une cité nouvelle réellement excitante, comment garder ses occupants heureux et comment, ce faisant, faire des profits.» L'idée se voulait provocante. Vingt ans plus tard, ce n'est plus une plaisanterie: Manhattan est, à bien des égards, devenu le dernier Disneyland. La mutation est évidemment un peu plus subtile que ne l'avait envisagé Peter Blake, mais ses manifestations dépassent la seule arrivée en force de Disney sur le terrain de l'immobilier local sur la 42e rue en particulier au cours des trois ou quatre dernières années. Preuve de la place désormais stratégique occupée par New York dans l'appareil Disney, c'est ici et pas dans les parcs d'attractions du groupe que sont désormais organisées les plus spectaculaires opérations de lancement des films d'animation. C'est une parade sur la 5e avenue qui marqua ainsi le lancement de Hercule. Tables qui lévitent. New York y gagne en flux touristique: l'Amérique des familles est ici en terrain connu. Pour elles, les néons de Times Square sur Broadway qui, il y a encore deux ans, dominaient un qu