Le silence de la quasi-totalité de la presse sur la Journée de
solidarité avec l'Algérie était déjà un signe. Les autorités algériennes se sont chargées, hier, de mettre les points sur les i en disant tout le mal qu'elles pensent de cette manifestation et du rôle moteur qu'y aurait joué le gouvernement français. Ainsi, la première expression massive en France d'une «solidarité avec le peuple algérien» qui aura aussi été la plus importante mobilisation sur une question internationale dans l'Hexagone depuis des années aura attiré les foudres d'Alger. Le ministère algérien des Affaires étrangères a en effet «regretté» hier que Paris «ait cru devoir donner sa caution officielle à des manifestations ayant pour finalité d'appeler à l'ingérence dans [nos] affaires intérieures, attitude en contradiction flagrante avec les affirmations répétées du gouvernement français quant à sa non-immixtion dans [ces] affaires».
Malaise. Deux déclarations, du Quai d'Orsay et de la ministre de la Culture Catherine Trautmann, qui paraissent indiquer une inflexion de la politique française, sont à l'origine de ce courroux. «La communauté internationale a besoin de savoir ce qui se passe en Algérie et cherche légitimement à comprendre ce que font les autorités pour protéger leurs populations et consolider l'Etat de droit», a ainsi déclaré lundi le Quai d'Orsay, exprimant pour la première fois le malaise suscité un peu partout par le laisser-faire des forces de sécurité algériennes pendant les récent