Blocage de tous les accès menant à la place du 1er-Mai survolée par
un hélicoptère, déploiement impressionnant de policiers antiémeutes: les autorités n'auront pas lésiné sur les moyens pour empêcher, hier, la manifestation des six principaux partis qui dénoncent la fraude ayant entaché les municipales du 23 octobre. Dès le début de l'après-midi, personne ne pouvait se diriger vers la place du 1er-Mai, point de départ prévu de la marche qui devait se rendre au siège de l'Assemblée. Si seuls les chefs des partis et les députés ont pu finalement y accéder, les manifestants n'ont pas renoncé pour autant. Les uns ont formé des minirassemblements dans les rues transversales aux cris de «Zeroual y en a marre», «Algérie libre et démocratique», «A bas la dictature». D'autres ont improvisé un sit-in en entonnant des chants patriotiques et en brandissant un drapeau algérien sur lequel ils ont cousu un tissu noir en signe de deuil. «Si les défilés sont impossibles, on trouvera d'autres manières de dire notre ras-le-bol», disaient beaucoup d'entre eux.
Trois semaines après le scrutin qui a mis le feu aux poudres, les autorités auront ainsi réussi à empêcher coup sur coup que l'opposition occupe la rue comme ce fut le cas à deux reprises et à faire échouer, mercredi, une grève générale en multipliant les pressions et les intimidations sur les salariés et les commerçants. Mais il leur aura fallu pour cela placer le centre de la capitale en état de siège pendant plusieurs heures quelques jou