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Libération

Etape historique pour la démocratie au Maroc. 325 députés vont être élus à la Chambre des représentants au suffrage universel direct.

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publié le 14 novembre 1997 à 12h06

Rabat, envoyé spécial.

Pour la première fois depuis trente-cinq ans, le Maroc élit aujourd'hui au suffrage universel direct les 325 députés de sa Chambre des représentants, la nouvelle Chambre basse du Parlement. Présenté par les autorités comme «étape historique» dans l'instauration de la démocratie au royaume chérifien, ce vote pourrait aboutir à l'alternance au gouvernement en dégageant une majorité en faveur du «bloc démocratique» de l'opposition, qui unit notamment le parti Istiqlal (Indépendance) et l'Union socialiste des forces populaires (USFP). Ceux-ci affrontent les «partis de l'administration» jusqu'alors au pouvoir et regroupés au sein du Wafiq (Entente), tandis que plusieurs partis charnières se placent au centre, prêts à nouer des alliances. Pour la première fois, ayant investi la coquille vide d'un parti existant, 142 candidats islamistes participent également au scrutin.

Ces innovations viennent d'une réforme constitutionnelle adoptée il y a un an, en septembre 1996, et qui prévoit notamment que le Parlement marocain sera désormais bi-caméral, avec une chambre des députés dite «des représentants» et un nouveau Sénat, «la Chambre des conseillers». Cette dernière, forte de 275 membres sera désignée le 5 décembre prochain au scrutin indirect.

Dans une monarchie absolue à peine tempérée par ses liens constitutionnels, il paraît révolutionnaire qu'une majorité sorte des urnes et non pas du palais, comme auparavant. Cependant, en se portant garants de la régularité