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Libération

L'opposition dénonce les fraudes aux législatives marocaines. Faible participation au scrutin de vendredi, marqué par l'«achat de voix à grande échelle».

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publié le 15 novembre 1997 à 12h09

Rabat envoyé spécial

Après une campagne électorale plutôt terne, une fébrilité malsaine a marqué vendredi le vote législatif censé apporter au Maroc une alternance au gouvernement. Sous une pluie battante, ce n'est pourtant pas l'affluence des électeurs qui aura perturbé le bon déroulement du scrutin. A la mi-journée, bien qu'il s'agît d'élire pour la première fois l'ensemble des députés au suffrage universel, seuls 20% des quelque 13 millions d'électeurs appelés aux urnes avaient voté. Mais l'opposition a dénoncé quelques incidents de fin de campagne, des meetings dispersés par les forces de l'ordre et un «véritable couvre-feu» imposé dans la ville minière de Jerrada, dans le Nord-Est. Puis, vendredi, elle a fait état de «nombreux cas de fraude flagrante» et de «l'achat des voix à grande échelle».

L'Union socialiste des forces populaires (USFP), l'un des deux grands partis d'opposition, affirmait avoir répertorié, à elle seule, 1 072 cas de fraude, soit plus de trois par circonscription. Elle a déposé 125 recours formels auprès de la Commission nationale de suivi des élections, une instance de concertation entre les partis et le ministère de l'Intérieur. En se rendant vendredi matin à Rabat aux urnes, le leader de l'USFP, Abderrahmane Youssoufi, 73 ans, s'est vu proposer l'achat de cartes électorales" «L'élection est devenue un marché transactionnel où tout s'achète et tout se vend», a déclaré un responsable de son parti, selon lequel «28% des fraudes relevées sont imputables