Istanbul, de notre correspondant.
«Nous ne voulons pas revivre le scénario de 1991», affirme un ministre, membre du Parti de la gauche démocratique (DSP), seconde formation de la coalition gouvernementale turque de Mesut Yilmaz, droite libérale. Le vice-Premier ministre Bulent Ecevit, président du DSP, connu pour ses sympathies envers Saddam Hussein, ainsi que la diplomatie turque estiment que le conflit irako-américano-britannique «devrait être résolu par des moyens politiques, donc pacifiques». C'est la première épreuve internationale pour la fragile coalition créée il y a quatre mois par Mesut Yilmaz avec le soutien des militaires. En 1991, la Turquie du président Turgut Ozal, fermement engagé aux côtés de «son ami» George Bush, avait autorisé l'utilisation par l'aviation américaine de la base de Incirlik (près d'Adana, sud-est) et fermé l'oléoduc Kirkuk-Yumurtalk (sud-est). Elle respecta rigoureusement l'embargo et l'addition fut lourde plus de 3 milliards de dollars de perte entre 1991 et 1993 car l'Irak était un partenaire privilégié des commerçants et industriels turcs. Encore plus délicate est la question de la base militaire turco-américaine d'Incirlik. Les Américains pourront-ils à nouveau l'utiliser pour des missions militaires autres que le contrôle de la zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Irak du Nord? Le ministre de la Défense, Ismet Sezgin, nie l'existence d'une telle demande américaine mais une activité très intense est observée par les correspondant