Rabat, envoyé spécial.
Aucune majorité n'est sortie des urnes au Maroc, où la première élection de l'ensemble des députés au suffrage universel direct depuis trente-cinq ans a dégagé trois blocs d'égale importance. Le «bloc démocratique» de l'opposition, qui manque ainsi de loin son objectif de réaliser l'alternance, a obtenu 102 des 325 sièges de la Chambre des représentants, contre 100 sièges pour l'«entente» des partis du gouvernement sortant et 97 sièges pour les diverses formations d'un centre, qui n'a d'autre dénominateur commun que d'être prêt à toutes les alliances. Avec 9 sièges, des islamistes logés à l'enseigne d'un parti existant depuis longtemps, qu'ils ont «investi» il y a un an, font leur entrée au Parlement. Celui-ci ne compte toujours que deux femmes, mais s'est considérablement rajeuni. 43% des députés ont désormais entre 25 et 45 ans, contre 14% seulement auparavant.
Pour le «bloc démocratique», qui regroupe notamment l'Union socialiste des forces populaires (USFP) et le parti Istiqlal (indépendance), ce résultat constitue une défaite, l'échec de sa stratégie de participation. Certes, l'USFP sort du scrutin en tête, comme le premier parti du Maroc, mais seulement avec 17%. Quant à l'Istiqlal, l'ensemble de son comité exécutif revient battu des circonscriptions. L'élection relègue le parti à la cinquième place, avec 10%. Avec l'apport de ses alliés d'extrême gauche, le «bloc démocratique» totalise 32% des sièges au Parlement. Or lors de la dernière législati