C'est un coup d'oeil dans le décor d'une élection dont le ministre
marocain de l'Intérieur affirmait samedi, en annonçant ses résultats, qu'elle s'était déroulée «dans un climat de transparence et de sérénité, empreint d'enthousiasme». A ce moment, dernier élu d'une longue nuit électorale, Mohamed Hafid était le député d'une circonscription à Ben M'Sik, un quartier populaire de Casablanca. Le candidat de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), un parti absent du gouvernement depuis trente-huit ans et, de ce fait, l'incarnation d'un espoir d'alternance, était même le plus jeune député élu, le «Tony Blair de Casablanca», à 30 ans. L'ennui, c'est que ce fils du peuple, issu du quartier et linguiste de formation a démissionné avec pertes et fracas dès le lendemain de l'élection. Il affirme que «l'administration» a falsifié le scrutin en sa faveur «pour porter atteinte à la crédibilité du parti et pour salir la réputation de ses militants, en se servant de procès-verbaux du décompte des voix dont il s'est avéré qu'ils étaient truqués».
Vendredi dernier, jour du vote. Après deux semaines de campagne intense, du porte-à-porte dans un ancien bidonville où des barres d'immeubles ont été érigées en guise d'assainissement, Mohamed Hafid et les siens se retrouvent dans leur petit local. En ce milieu urbain, héritier de traditions de lutte anciennes, leur section du parti est dominée par les jeunes, critiques à l'égard de la «stratégie de la participation» poursuivie par l'USFP d