Madrid, de notre correspondant.
Le dernier scandale qui sidère l'Espagne a une odeur nauséabonde. Pedro J. Ramirez, le controversé directeur du quotidien antisocialiste El Mundo, s'est fait piégé. Il a été filmé en charnelle compagnie, dans un costume et des postures considérées comme hétérodoxes. Copiés, recopiés, des centaines d'exemplaires de la cassette vidéo circulent dans le tout-Madrid. Le quotidien Ya offre à ses lecteurs malgré une interdiction judiciaire des extraits photos et la transcription de la chaude bande-son. Ramirez attribue cette «manipulation» à ses ennemis socialistes, et notamment à un des organisateurs présumés du GAL (les «escadrons de la mort» anti-ETA des années 80), Rafael Vera, l'ex-numéro deux du ministère de l'Intérieur, qui doit être jugé prochainement. Selon El Mundo, un ancien «superplombier» de la présidence du gouvernement de l'époque socialiste, aurait organisé, sur les ordres de Vera, le «piège» location d'appartement, tournage à travers une armoire... La partenaire sexuelle de Pedro J. Ramirez aurait confirmé cette version au juge, et affirmé avoir touché deux millions de francs une avance sur les douze millions promis. Le directeur du troisième quotidien d'Espagne estime être victime d'une opération destinée à discréditer son journal: «La bande du GAL, écrit-il, a pensé que si elle me détruisait elle neutraliserait la voix indomptable d'El Mundo». Une «voix» très polémique. Créé en 1989, El Mundo a fait sien l'objectif explicite