Après le roi d'Espagne Juan Carlos en 1993, le président américain
Bill Clinton en 1994 et le roi du Maroc Hassan II en 1996, le président du Conseil italien Romano Prodi a eu droit, hier, aux honneurs de l'Assemblée nationale française. C'était le premier chef de gouvernement étranger à prendre la parole au Palais-Bourbon. Une invitation lancée par Laurent Fabius, désireux d'ouvrir davantage l'assemblée qu'il préside à la dimension européenne «dans laquelle s'inscrivent de plus en plus nos travaux». Convié en tant que «cousin» latin de la France et représentant d'un des six pays fondateurs de la CEE, Prodi n'a pas déçu son auditoire: un hémicycle aux trois quarts plein, au premier rang duquel trônaient Valéry Giscard d'Estaing, Edouard Balladur et Alain Juppé, et trois anciens présidents de l'Assemblée, Louis Mermaz, Henri Emmanuelli et Philippe Séguin.
C'est en français que le Premier ministre a martelé vingt-cinq minutes de vigoureux plaidoyer en faveur de l'intégration européenne. Après l'euro, estime-t-il, «rien ne sera plus comme avant». «Le premier défi qui se posera à l'Union de demain» sera de «rendre compatibles les différents systèmes de sécurité sociale et de relations industrielles de nos Etats, tout en respectant les contraintes que la compétitivité internationale pose au système Europe». Du premier sommet européen sur l'emploi qui s'ouvre aujourd'hui à Luxembourg (voir pages Evénement), Prodi n'attend «pas une révolution» mais «le début d'une évolution qu'il ser