Genève, de notre correspondant.
A 4h15 du matin, fatigués, mais visiblement satisfaits, les représentants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu sont sortis de la salle du Grand Conseil du palais des Nations. «Nous avons obtenu de très bons résultats», glisse un diplomate occidental. La réunion qualifiée de «la dernière chance», commencée à 2 h du matin, a permis de désamorcer la crise entre l'Irak et les Etats-Unis. Au nom des cinq grandes puissances, le ministre britannique des Affaires étrangères, Robin Cook, lit une déclaration où la Russie est félicitée pour son rôle de bons offices: «Les participants de la conférence ont apprécié l'initiative de la Russie, dont ils espèrent qu'elle conduira à une décision sans condition des dirigeants irakiens d'accepter le retour du personnel de la Commission spéciale du Conseil de sécurité de l'ONU (Unscom) dans sa composition antérieure». Le chef de la diplomatie russe, Evguéni Primakov, à l'origine de cette réunion de crise, assure ses homologues que le gouvernement de Bagdad a fait machine arrière, et a décidé d'accepter les experts américains de l'Unscom. Une avancée confirmée quelques heures plus tard par Bagdad. Selon le texte final, en contrepartie, la Russie s'engage «à contribuer activement ["] à lever le plus rapidement possible les sanctions contre l'Irak». Jouant la fermeté, le Secrétaire d'Etat américain Madeleine Albright a, elle, choisi de commenter sur un registre différent: «Nous attendons le r