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Libération

L'ETA déclare une trêve en Espagne. L'organisation basque suspend ses actions sur le «front des prisons».

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publié le 21 novembre 1997 à 12h32

Madrid, de notre correspondant.

L'ETA fait un geste, en déclarant une trêve. Un petit geste, une trêve très limitée, mais c'est malgré tout une porte entrouverte à une hypothétique évolution de la situation au Pays basque. L'organisation séparatiste a annoncé hier, dans un communiqué publié dans le quotidien indépendantiste Egin, «la suspension de toutes les actions prévues sur le front des prisons». Autrement dit: attentats et/ou enlèvements en préparation contre des membres de l'administration pénitentiaire espagnole. Le «front des prisons» est un des plus meurtriers depuis que l'ETA exige le regroupement des détenus de l'organisation dans des centres pénitentiaires basques. Une des dernières victimes, indirecte, en fut le conseiller municipal basque Miguel Angel Blanco, assassiné le 12 juillet, un attentat qui avait provoqué une immense vague de manifestations contre le terrorisme. L'annonce de cette trêve partielle a été reçue avec prudence par l'ensemble des partis. «C'est un signe que quelque chose est en train de bouger [au sein de l'ETA]», spécule Inaki Anasagasti, le porte-parole parlementaire du Parti nationaliste basque (PNV), au pouvoir dans la région. «Tous les signes de détente sont positifs», estime de son côté un représentant du Parti socialiste. Le ministre de l'Intérieur, Jaime Mayor Oreja, n'a pas caché son scepticisme: «Je ne comprendrai jamais qu'un seul message de l'ETA, celui qui annoncera qu'elle cesse de tuer.» On en est encore très loin. Plus de 50