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Libération

L'aide française contourne la Somalie inondée. Paris concentre ses efforts sur les pays voisins, jugés«plus sûrs».

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publié le 22 novembre 1997 à 12h36

Une grande partie de l'Afrique de l'Est, de Djibouti au Kenya en

passant par l'Ethiopie et, surtout, la Somalie, est inondée en raison de pluies torrentielles qui se poursuivent, quasiment sans discontinuer, depuis un mois. Imputée au phénomène climatologique «El Niño», qui entraîne un réchauffement de l'océan Pacifique, cette catastrophe a chassé de leurs foyers et, souvent, coupé de tout contact avec le monde extérieur, plusieurs centaines de milliers d'habitants. Dans la zone la plus touchée, entre les fleuves Juba et Shebelle dans le sud de la Somalie, 1343 personnes auraient trouvé la mort, selon un dernier bilan publié hier par l'ONU. Le nombre des victimes semble cependant hasardeux à évaluer avec précision, tant sont grandes les difficultés d'accès. Selon les prévisions météorologiques, des précipitations devraient encore s'abattre «pendant trois semaines». Les secours tardent à arriver pour des raisons logistiques mais, aussi, à cause de la faible présence humanitaire en Somalie et de cafouillages organisationnels. En France, un bras de fer interministériel autour de la mobilisation de soldats et de moyens aériens «pré-positionnés» à Djibouti a été arbitré en faveur du pays hôte et de l'Ethiopie, mais par le refus de s'engager dans le no man's land somalien, plus que jamais considéré comme le cimetière de l'aide internationale.

Abonnée à tous les fléaux, sans autorité centrale depuis la chute du général Siad Barre en janvier 1991, victime d'une «famine du siècle» en