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Libération

Le «premier» des exilés cubains s'éteint. Jorge Mas Canosa, 58 ans, dirigeait la lutte anticastriste depuis Miami.

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publié le 25 novembre 1997 à 12h44

Miami, de notre correspondant.

Beaucoup voyaient en lui le successeur de Fidel Castro après l'effondrement du régime communiste contre lequel il guerroyait depuis les origines. Chef de file de l'opposition exilée au Etats-Unis, homme d'affaires richissime, Jorge Mas Canosa est mort dimanche à Miami, à l'âge de 58 ans, d'un cancer des poumons, sans avoir revu le pays qu'il avait dû fuir en juin 1960. C'est lui qui a inspiré notamment les amendement dits «Torriocelli» et «Helms Burton», venus donner récemment à la loi d'embargo une portée extraterritoriale. Dès l'avènement de Castro, Mas Canosa, qui vient d'avoir 20 ans, milite dans l'opposition estudiantine. Interpellé à plusieurs reprises en 1960, il prend le chemin de l'exil. Il est ensuite de l'expédition désastreuse de la baie des Cochons en avril 1961, puis il s'engage à l'école américaine des officiers de Fort Benning; mais renonce à la carrière militaire quand il réalise que les Etats-Unis ont renoncé à renverser Castro par la force. Il livre du lait dans les rues de Miami pour aider sa famille quand, en 1968, un des ses compagnons de lutte le fait entrer dans une société portoricaine installée en Floride. Riche d'un petit emprunt bancaire, Mas Canosa édifie un empire dans les travaux publics et les télécommunications, qui a été l'an dernier introduit à Wall Street. Il peut ainsi financer sa Fondation cubano-américaine, un lobby qui monopolise l'expression politique de ses 2 millions de compatriotes exilés et se met a