Peut-on parler de la situation des droits de l'homme en Algérie? Jamais jusqu'ici la sale guerre qui se déroule depuis six ans dans ce pays n'avait pu être évoquée dans une instance internationale. C'est désormais chose faite puisque pour la première fois, hier et aujourd'hui, la sous-commission des droits de l'homme au Parlement européen aura entendu les organisations humanitaires internationales mais surtout des témoins venus spécialement d'Algérie pour l'occasion. Dans une ambiance souvent houleuse.
Une première fois, Robert Ménard, de Reporters sans frontières, aura électrisé la salle en appelant un chat un chat. «Arrêtez de dire qu'on ne sait pas. Les islamistes tuent, c'est évident. Mais les tortures et les viols dans les commissariats d'Alger, ce sont les islamistes? L'absence d'attentats dans les zones pétrolières et pendant les périodes d'élections ne pose-t-elle pas de questions sur l'attitude des autorités algériennes? Si l'Etat n'a rien à cacher, pourquoi n'accepte-t-il pas d'être lavé de tout soupçon en acceptant une commission d'enquête internationale? Le refus de l'ingérence est le cache-sexe des dictatures.»
«Vous induisez en erreur la communauté internationale», rétorquera le représentant de l'UGTA, la centrale syndicale unique (proche du pouvoir), en dénonçant, dans une langue de bois à toute épreuve, «la destruction du patrimoine national par les menées criminelles du terrorisme». «Ce qu'on entend ici est une insulte aux journalistes algériens tués. Pourquoi