Pékin, de notre correspondante.
Décollage économique très rapide, vieillesse de certaines industries et techniques de chauffage, manque de sensibilisation, énormes pressions démographiques, enfin manque de budget consacré à la prévention: la Chine est face à une pollution dramatique. Pour la première fois, la sonnette d'alarme a retenti: en juillet, le rapport annuel de l'agence chinoise de protection de l'environnement a précisé l'ampleur des problèmes.
D'abord l'air. A cause du charbon, le dioxyde de soufre (SO2) empoisonne l'atmosphère. Deux fois plus en moyenne que la norme de l'OMS (Organisation mondiale de la santé), selon des mesures quotidiennes effectuées l'an dernier. Et dans plusieurs villes, jusqu'à dix fois plus. Pour compléter le tableau, fumées d'usines et de pots d'échappement se multiplient. D'après le rapport, les particules en suspension dans l'atmosphère, qui ne devraient pas dépasser 90 microgrammes par mètre cube, sont en moyenne de 309 µg/m3 dans les grandes villes, certaines régions enregistrant un record de 618 µg/m3. Selon un haut responsable chinois, 5 villes seulement sur les 500 grands centres que compte le pays respirent un air relativement pur: les maladies respiratoires, cinq fois plus nombreuses qu'aux Etats-Unis, sont devenues la quatrième cause de mortalité dans les villes, juste après les cancers. Comme si ça ne suffisait pas, cette pollution provoque de dramatiques pluies acides aux alentours de villes comme Chongqing ou dans le Guizhou.
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