Menu
Libération

Sept ans de prison pour les chefs d'Herri Batasuna. 23 dirigeants du parti basque condamnés pour collaboration avec l'ETA.

Article réservé aux abonnés
publié le 2 décembre 1997 à 14h58

Madrid, de notre correspondant.

Sept ans de prison: le sévère verdict du Tribunal suprême espagnol contre chacun des 23 dirigeants d'Herri Batasuna ­ la branche politique de l'ETA ­ ne peut que raviver les tensions au Pays basque. L'ensemble de la direction d'HB a été condamnée pour «collaboration» avec l'organisation séparatiste basque. Inigo Iruin, l'un des avocats du parti indépendantiste, annonçait hier son intention de déposer des recours devant le Tribunal constitutionnel et le Tribunal européen des droits de l'homme. Les 23 dirigeants d'HB devraient néanmoins entrer en prison dans les quarante-huit heures, car en principe les recours devant le Tribunal constitutionnel ne sont pas suspensifs. Les rues du Pays basque pourraient donc connaître une forte agitation dans les prochains jours, pour protester contre cette sentence ­ sans compter les risques d'attentats de l'ETA. D'ores et déjà, HB devait annoncer la convocation d'une grève générale au Pays basque pour le 15 décembre. Après un procès qui a duré quinze jours, les trois juges du Tribunal suprême ­ la plus haute instance judiciaire du pays, seule habilitée à juger des parlementaires ­ ont suivi le réquisitoire du procureur. Les accusés ont donc été jugés coupables d'avoir «collaboré» avec l'ETA, en diffusant, en campagne électorale, une cassette vidéo de l'organisation séparatiste. Les faits remontent à la veille des élections générales de mars 1996. Dans ses meetings et ses réunions électorales, Herri Batasuna