C'est peu de dire que les Etats-Unis font très fort à Kyoto, où se
tient depuis lundi la conférence mondiale réunissant 170 pays sur l'effet de serre. Déjà, les yeux sont braqués sur Al Gore, vice-président du pays le plus pollueur de la planète en CO2, qui, c'est officiel, doit venir à Kyoto lundi prochain, c'est-à-dire lors de la dernière ligne droite de la conférence. Présence qui laisse préjuger que seront prises, pour de bon, quelques «vraies» décisions de réduction des émissions de gaz risquant de bouleverser le climat de la planète. Il n'empêche, dans ses premières déclarations, le vice-président s'est montré fort raide, puisqu'il a averti, lundi, que les Etats-Unis rejetteraient tout accord qui ne correspondrait pas à la position américaine... Diplomate, l'Argentin Raul Oyela-Estrada, négociateur clé de la conférence, ne s'en est pas moins réjoui de voir venir l'éminent représentant, ce qui montre, selon lui, «la volonté des Etats-Unis de parvenir à un résultat en améliorant les différentes propositions en présence».
Optimisme qu'un négociateur se doit d'avoir face à une belle cacophonie. Comme on pouvait s'y attendre, les pays en développement (groupe des 77 et Chine), refusent fermement de s'engager sur des chiffres précis de réduction de leur pollution. De fait, il semble bien qu'ils pourraient s'en tirer à bon compte, c'est-à-dire sans engagements chiffrés volontaires inscrits dans un protocole contraignant. Ils ne feraient finalement qu'une «déclaration de princi