Salamanque envoyés spéciaux
«Hé! Mossieur Chirac, yé souis ici!» A force de serrer des mains et d'embrasser les petites filles, José Maria Aznar et Jacques Chirac se sont perdus, quelques instants, dans les rues du centre de Salamanque. Le sommet franco-espagnol, qui s'est terminé hier, a été l'occasion pour le président français, Lionel Jospin, et son homologue, de multiplier les bains de foules dans la cité castillane, fief conservateur de José Maria Aznar. Heureux de serrer tant de louches, Jacques Chirac lâche: «Je ne suis pas candidat ici, malheureusement!» Derrière, Jospin, un peu réservé, se borne à admirer les vieilles pierres. Aznar jubile. Ces promenades ont, pour lui, une haute valeur symbolique: on craint la réaction de l'ETA, après la condamnation, lundi, à sept ans de prison, des 23 dirigeants d'Herri Batasuna, la branche politique de l'organisation séparatiste basque.
La lutte contre le terrorisme a été largement abordée, lundi soir, lors d'un tête à tête Chirac-Aznar. Rebelote, hier matin, lors du petit déjeuner entre les deux chefs de gouvernements puis entre les ministres de l'Intérieur. José Maria Aznar a qualifié de «précieuse» l'aide de la France «qui s'est montrée très déterminée contre les terroristes». Jospin l'a assuré de son côté que «la coopération policière serait poursuivie et amplifiée».
Côté terrorisme, Paris a un autre souci: celui des intégristes islamistes. Les deux pays ont décidé sur ce sujet de tenir un sommet policier bilatéral, début 1998.