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Libération

Un fonds minimal pour les victimes de la shoah. La conférence sur l'or nazi tourne au tribunal de l'après-guerre.

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publié le 3 décembre 1997 à 15h02

Londres, envoyés spéciaux.

La conférence de Londres sur l'or nazi s'est ouverte hier, hésitant entre un rôle de juge et d'historien. Pas moins de 240 délégués, représentant 40 pays, avaient répondu à l'invitation britannique de faire la lumière sur l'or pillé par les nazis, blanchi par les pays neutres avant d'être récupéré et distribué par les Alliés sans que justice soit faite aux victimes de l'holocauste. Ouvrant la conférence, Robin Cook, le ministre britannique des Affaires étrangères, a ainsi expliqué que cette réunion devait «faire la lumière sur un des épisodes les plus sombres de l'histoire de l'humanité» et «compenser une souffrance qui ne pourra jamais être expiée». «Nous sommes tous là, les experts, les gouvernements, les victimes», a lancé le ministre devant cette conférence sans précédent depuis la guerre, qui réunit trois jours durant vainqueurs et vaincus, pays neutres et organisations juives.

Cinquante ans ont passé, mais le procès de l'après-guerre est encore à faire. Il reste aux pays neutres, à la Suisse en particulier, à expliquer comment elle a pu être si longtemps complice du régime nazi. Il reste aux Alliés à dire pourquoi ils ont pu si aisément confondre l'or des Banques centrales pillées par les Allemands et l'or individuel littéralement arraché aux victimes de la Shoah. «Parce que les réelles victimes des nazis n'étaient pas des Banques centrales, mais des individus», a expliqué Robin Cook, qui, afin de réparer ces injustices, a annoncé la création d