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Libération

Or nazi: le virage historique de la conférence de Londres. Les débats ont permis une avancée du droit humanitaire.

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publié le 5 décembre 1997 à 15h10

Londres, envoyé spécial.

«Nous ne devons pas commencer un nouveau millénaire, alors que des affaires de ce siècle restent en suspens. Nous avons une responsabilité collective de quitter ce siècle, en n'épargnant aucun effort pour établir la vérité et pour faire justice.» Ces propos de Stuart Eizenstat, chef de la délégation américaine, reflètent la tonalité de la conférence sur l'or nazi qui s'est achevée hier à Londres. Ce fut en effet, un rendez-vous singulier, cinquante-deux ans après la fin de la guerre, où sous l'impulsion de Robin Cook, le chef de la diplomatie britannique, une dizaine de pays, dont les Etats-Unis, la Croatie, le Luxembourg, l'Autriche, le Brésil, l'Argentine, la Pologne" ont décidé de participer à un fonds en faveur des rescapés du génocide qui vivent en Europe de l'Est. Stuart Eizenstat a déjà convié la communauté internationale à un suivi de cette conférence à la mi-1998 à Washington, qui sera plus particulièrement dévolue au pillage des oeuvres d'art par les nazis.

Précédent. La création du fonds international ­ boudé jusqu'ici par la France ­ est en partie la conséquence d'une nouvelle interprétation de l'histoire de ce siècle, délivrée de la guerre froide. Cette lecture de la guerre et de l'immédiat après-guerre n'exonère ni les neutres, ni même les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale dans l'abandon des juifs et des Tziganes, ni dans le règlement intervenu en 1946 entre Américains, Britanniques et Français, dont les victimes individuelles du n