Menu
Libération

La pollution est-elle soluble dans le capitalisme?Aux Etats-Unis, la Bourse aux permis de polluer a poussé les industriels à produire plus propre.

Article réservé aux abonnés
publié le 8 décembre 1997 à 15h19

New York de notre correspondant

La vue du 101e étage du World Center s'étend, par temps clair, au loin vers les sites industriels du New Jersey. Mais, même les mauvais jours, quand la pollution lui gâche la vue, Carlton Bartels, un ingénieur en électricité reconverti dans la finance, peut conserver un peu de hauteur: il oeuvre, dit-il, à sa manière pour réduire la pollution atmosphérique. Responsable d'une division spécialisée de la firme de Wall Street, Cantor Fitzgerald, il est le principal acteur d'une Bourse de «droits à polluer». Il s'agit d'un lieu où l'on peut vendre ou acheter le droit d'émettre une quantité déterminée de matière polluante. Ce modèle est défendu à Kyoto par les Américains pour gérer la réduction des gaz à effet de serre (voir Libération du 1er décembre).

Le principal marché sur lequel travaille Carlton Bartels a été créé en 1990 pour gérer la réduction aux Etats-Unis des émissions de bioxyde de soufre/anhydride sulfureux (SO2), considérées comme responsables des pluies acides. Sa gestion est simple: trois ordinateurs, quelques téléphones et pas d'agitation. Cette Bourse «virtuelle» entièrement électronique est de taille trop modeste pour être gérée au jour le jour par le Chicago Board of Trade qui supervise ce type de marché: une dizaine de participants par jour, une centaine au total sur l'année.

Permis d'émission. Chaque matin, donc, le marché s'ouvre par une série de coups de fil passés par Carlton Bartels et ses sept collaborateurs à New York, dans