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52 millions réfugiés et déplacés en 1997. La masse des personnes secourues par le HCR a doublé en dix ans.

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publié le 9 décembre 1997 à 15h24

Les chiffres sont vertigineux. En dix ans, le nombre de personnes

auxquels le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) fournit protection et assistance est passé de 12 à 22 millions, selon un rapport publié hier (1). Ce sont les «chanceux», si l'on peut qualifier ainsi ceux qui s'entassent sous les bâches bleues de l'ONU. Les autres, sans doute près de 30 millions, sont ballottés d'un endroit à l'autre, dans le dénuement le plus total, au gré des violences que leur font subir Etats et groupes armés. Le déplacement forcé de populations est devenu un enjeu, sinon un objectif dans un monde déchiré par plus de 35 guerres civiles et d'innombrables conflits dont les civils sont les principales victimes. Les bombardements de villages et de marchés, l'emploi de mines terrestres rendent inhabitables certaines régions. Les viols, le racket organisé et les prises d'otages finissent de faire fuir les plus résistants.

La notion de réfugié, telle que la définit la Convention de Genève, ne suffit donc plus à décrire ces mouvements de population. Il y a aujourd'hui plus de personnes déplacées dans leur propre pays que de réfugiés à l'extérieur des frontières. Le nombre absolu de réfugiés a d'ailleurs diminué, de 18,2 millions en 1993 à 13,2 millions début 1997. Effet du rapatriement plus ou moins volontaire de 9 millions de personnes depuis le début des années 90, mais aussi du durcissement des législations des pays européens qui limitent l'accès à l'asile. Aussi, tandis que le nombre de perso