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Libération

L'Estonie, meilleure élève de la classe balte. Forte de ses réformes et d'une monnaie stable, elle espère adhérer vite à l'UE.

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publié le 13 décembre 1997 à 15h37

Tallinn, envoyée spéciale.

A minuit à Tallinn, sur le chantier d'une nouvelle banque ­ la énième construite dans le centre de la capitale estonienne ­, des ouvriers continuent à travailler à la lumière des projecteurs. L'Estonie a retrouvé son indépendance en 1991 après cinquante ans d'occupation soviétique. Elle n'a pas de temps à perdre si elle veut rattraper son retard sur l'Europe occidentale et adhérer à l'UE dans le groupe des premiers candidats, aux côtés de la Pologne, de la République tchèque et de la Hongrie, qui, elles, ont commencé leurs réformes deux ans plus tôt.

Week-ends alcool. Cartes de crédit, guichets bancaires automatiques et téléphones portables deviennent des outils de travail quotidiens pour les yuppies locaux. Les Estoniens ont coutume d'expliquer leur réussite par la proximité de la Finlande qui, à l'époque soviétique, leur donnait une ouverture indirecte sur le monde occidental. Depuis les années soixante-dix, tous regardaient la TV finlandaise, les deux langues étant du même groupe finno-ougrien. Dès 1991, ils savaient ce qu'étaient une publicité, la concurrence et l'économie de marché. Ce voisinage a considérablement contribué au succès des réformes ultralibérales après la chute du communisme. Les Finlandais affluent en masse à Tallinn, en voyage d'affaires, pour des «week-ends alcool» ou shopping, des rendez-vous chez le dentiste ou le coiffeur. Les prix des services y sont trois fois plus bas que de l'autre côté de la baie de Finlande, 80 kilomèt