Luxembourg, envoyés spéciaux.
Le souffle de l'Histoire n'était pas au rendez-vous européen, hier à Luxembourg. A un an de la monnaie unique et au moment de lancer l'élargissement de l'Union européenne aux anciens pays communistes de l'Est, les Quinze ont passé la première journée de leur sommet à étaler leurs divergences sur le principal casse-tête de cette réunion, la candidature de la Turquie. Un accord de principe s'est toutefois dégagé dès le premier jour pour ouvrir le processus d'élargissement à dix pays d'Europe de l'Est plus Chypre et entamer dès le printemps les négociations d'adhésion avec six d'entre eux (Pologne, République tchèque, Hongrie, Estonie, Slovénie et Chypre).
Colère d'Ankara. La «question turque» a, comme on pouvait le redouter, dominé le début de la discussion, prenant un tour carrément humiliant pour la Turquie, qui a, d'ores et déjà, manifesté sa mauvaise humeur: le Premier ministre turc, Mezut Yilmaz, a ainsi refusé l'invitation à dîner de son homologue luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, président en exercice de l'UE. Le dîner, il est vrai, était prévu samedi soir, une fois tous les autres dirigeants partis" De surcroît, avec une rare maladresse, le Premier ministre luxembourgeois avait déclaré à un journal local: «Il n'est pas possible que des représentants d'un pays qui pratique la torture soient assis à la table de l'UE.»
«Nous acceptons le fait que nous devons remplir des conditions pour ouvrir des négociations d'adhésion, mais nous ne pouvons