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Libération

Les ambiguïtés de la «pax americana» en Afrique. Sept pays au menu de Madeleine Albright, avec en point d'orgue la rencontre avec Kabila.

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publié le 13 décembre 1997 à 15h38

Washington, de notre correspondant.

Madeleine Albright espérait que sa première tournée en Afrique, du 9 au 15 décembre, célébrerait et consoliderait la pax americana établie sur les décombres des conflits qui ont ensanglanté la région des Grands Lacs depuis le génocide de 1994 au Rwanda. Sa rencontre avec le nouveau maître de la république démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre), Laurent-Désiré Kabila, vendredi à Kinshasa ­ même si le secrétaire d'Etat a parlé d'«excellentes relations» ­ illustre plutôt la fragilité et les ambiguïtés de la «politique africaine» dont le président Bill Clinton a fait (en paroles du moins) une des priorités de son second mandat. Enormes débouchés. En une semaine et sept pays (Ethiopie, Ouganda, Rwanda, RDC, Angola, Afrique du Sud et Zimbabwe), la secrétaire d'Etat couvre, a expliqué son porte-parole, «l'éventail des intérêts des Etats-Unis en Afrique». Elle prépare le voyage du président Clinton, annoncé pour1998, mais aussi le terrain pour des hommes d'affaires américains ­ pétroliers et minéraliers ­ qui lorgnent sur les «énormes débouchés» et ressources naturelles de pays comme le Congo, l'Angola ou l'Afrique du Sud.

Les Etats-Unis veulent «élaborer un partenariat avec les meilleurs d'une nouvelle génération de dirigeants africains». Le «modèle» à suivre, et dont elle a fait un éloge remarqué, est Yoseweri Museveni, qui dirige l'Ouganda depuis 1986: ex-révolutionnaire, issu du maquis, arrivé au pouvoir par la force des armes, mais acquis au li