Rabat, envoyés spéciaux.

De «bons vents favorables» ont emmené Lionel Jospin plus vite au Maroc. C'est du moins ainsi que le Premier ministre a expliqué hier après-midi au chef du gouvernement marocain, venu l'accueillir, son arrivée quelques minutes en avance. Sur place, le climat semblait également favorable aux affaires intéressant la dizaine de chefs d'entreprise ayant fait le voyage avec Lionel Jospin. Martin Bouygues pourra ainsi parapher un «engagement ferme» en faveur d'un consortium français pour la construction d'un métro à Casablanca. Les travaux pour une première ligne se chiffreraient à «près de cinq milliards de francs». De son côté, le président d'EDF, Edmond Alphandery, signera un contrat d'une valeur de 1,8 milliard de francs pour une centrale thermique à Tardhat, dans le nord, sur le tracé du gazoduc liant l'Algérie à l'Espagne. En guise de royalties, 8% du gaz algérien alimenteront cette centrale dont l'attribution à EDF représente le grand retour au Maroc de l'opérateur français.

«Jospin, 1er VRP de la France à Rabat», a titré, non sans prescience, l'hebdomadaire le Journal, le dernier-né de la presse marocaine. Si Dominique Strauss-Kahn fait un geste pour les conditions de leur financement, deux frégates Floréal pourront également être vendues dans le cadre d'une visite de quarante-huit heures, première étape d'un périple africain qui se poursuivra au Sénégal et au Mali. Il s'agirait de deux bâtiments «non militarisés», destinés à la surveillance côtière,