Séoul, de notre correspondant.
C'est une petite révolution démocratique en Corée du Sud. Kim Dae-jung, le candidat unique de l'opposition, a été élu hier président de la république de Corée du Sud. Le résultat était de 39,8% pour Kim Dae-jung contre 38,1% pour Lee Hoi-chang à 3 heures le matin, heure de Séoul, alors que l'on attendait encore les résultats d'une dizaine de bureaux de vote.
Le parti qui fut celui des généraux-présidents Chun Doo-hwan et Roh Tae-woo, avant d'être repris par Kim Young-sam, devra donc laisser la place à Kim Dae-jung, opposant historique en Corée du Sud depuis les années 60 (Libération d'hier).
L'événement est historique, c'est la première fois que l'on assiste à une réelle alternance démocratique au pays du Matin-Calme. Malgré le renouveau qu'il a promis, Lee Hoi-chang, le candidat du parti au pouvoir, s'est heurté au ras-le-bol des 32 millions d'électeurs coréens à l'égard de l'administration Kim Young-sam, éclaboussée par les scandales et engluée dans une crise économique dont elle porte une grande part de responsabilité (lire ci-contre).
A peine le résultat connu, des centaines de personnes sont sorties dans la rue à Séoul pour célébrer la victoire de l'opposition. «Enfin! cinquante ans que l'on attendait ça!», pouvait-on lire sur les banderoles. Pour la première fois, la Corée du Sud a vraiment l'impression de rompre avec son passé autoritaire. C'est la quatrième tentative de Kim Dae-jung, l'éternel baroudeur de l'opposition coréenne, d'accéder