Varsovie, de notre correspondante.
La question de l'avortement revient en Pologne comme un boomerang, après chaque élection parlementaire. Les réactions étaient vives hier après que la majorité de droite, rassemblée autour de l'Action électorale de Solidarité (AWS), a abrogé mercredi, deux mois après les élections, une loi libérale votée par les ex-communistes, au pouvoir de 1993 à 1997. En vigueur pendant un an à peine, cette loi a permis aux femmes d'interrompre gratuitement, dans des hôpitaux publics, leur grossesse jusqu'à la douzième semaine pour des raisons matérielles et personnelles. Désormais, l'IVG sera interdite sous peine de deux ans de prison pour le médecin la pratiquant, sauf en cas de danger pour la vie ou la santé de la mère, de viol, d'inceste ou de malformation irréversible du foetus. La proposition des députés ultraconservateurs de l'interdire entièrement, même dans le cas d'un viol, n'a finalement pas été retenue.
«Quand la gauche arrive au pouvoir, l'avortement est libéralisé, quand c'est la droite, l'IVG est interdite et ainsi de suite. Seul un référendum national pourrait clore ce débat sans fin, mais la droite s'y opposera toujours», a estimé hier Izabella Sierakowska, députée de l'Alliance de gauche (SLD, ex-communiste) et militante pro-avortement, à la station publique Radio Trojka. La SLD annonce la collecte de 100 000 signatures en faveur d'une nouvelle loi libérale. «Nous n'allons pas abandonner les femmes. Si on ne parvient pas à la passer au Pa