A la recherche de leurs fonds perdus, les indépendantistes
tchetchénes ont bien du mal à localiser la poche indélicate dans laquelle a disparu leur million de dollars. Une somme conséquente, payée en mars 1996 pour un lot de matériel de guerre qui ne leur a jamais été livré. L'affaire a eu les honneurs de la presse par la présence de Bernard Courcelle, responsable du service d'ordre du Front national, le DPS (Département protection sécurité), au nombre des protagonistes ( Libération du 17 décembre). Une semaine avant la publication des détails de cette carambouille, un négociateur désigné par les autorités tchétchénes avait été chargé de récupérer ces fonds.
Cheville ouvrière de ce trafic, Marty Cappiau, ex-mercenaire, lieutenant-colonel de l'armée croate et marchand d'armes, affirme être en contact avec un envoyé du gouvernement tchétchène pour apurer définitivement les comptes. L'une de ses sociétés, la Joy Slovakia, était destinataire d'un premier versement de 400 000 dollars, en mars 1996, dont la moitié a été reversée en liquide à Bernard Stroïazzo-Mougins, un grossiste installé en Afrique du Sud. Une de ses entreprises, Liffey SA, a ensuite reçu 600 000 dollars immédiatement redirigés sur l'Absa Bank de Randburg.
«Dès que j'ai reçu cet argent, je l'ai viré en Afrique du Sud, déclare aujourd'hui Marty Cappiau; le paiement a été effectué à Bernard Stroïazzo-Mougins et je suis d'ailleurs en contact avec les avocats de son ancien partenaire», Daniel Coetzer, un transporteur