Vitoria, envoyé spécial.
Le sénateur socialiste Mario Onaindia fut l'un des six membres de l'ETA condamnés à mort au procès de Burgos, en 1970, par un tribunal militaire franquiste. La peine fut commuée sous la pression des manifestations et des protestations internationales. Après huit ans de prison, Onaindia devait abandonner l'ETA avec le retour de la démocratie en Espagne.
Un dirigeant nationaliste basque a comparé la condamnation à sept ans de prison des dirigeants d'Herri Batasuna au procès de Burgos. Le parallèle vous paraît-il exact?
Bien sûr que non. Les seuls héritiers des juges franquistes d'alors, ce sont les fascistes de l'ETA: c'est bien le seul parallèle que l'on pourrait faire. Nous étions la résistance basque au franquisme, l'ETA d'aujourd'hui s'attaque au peuple basque lui-même parce qu'il n'accepte pas ses postulats. C'est une organisation fasciste. L'ennemi de l'ETA n'est même plus l'Etat, mais le régime d'autonomie actuel, assumé par les Basques. Elle s'en prend donc à la Ertzaintza (police autonome) comme aux élus basques. La démocratie, c'est d'abord le respect de la loi. Ce verdict montre que la loi est la même pour tous. Les dirigeants de HB n'ont pas été condamnés pour leurs opinions politiques mais pour des faits concrets, pour avoir collaboré avec l'ETA en lui prêtant leurs espaces électoraux. La justice espagnole est plus tolérante que celle de bien d'autres pays européens en matière de liberté d'expression. Le discours que tient HB depuis des année