Varsovie, de notre correspondante.
Marian Krzaklewski est incontestablement l'homme fort de la droite polonaise. Après avoir conduit Solidarité à la victoire aux dernières législatives, il vient de réussir là où son prédécesseur, Lech Walesa, avait toujours échoué: diriger à la fois le grand syndicat polonais et son émanation politique. Un monopole que lui ont massivement accordé les délégués de Solidarité, réunis en congrès à Poznan (ouest) le week-end dernier, modifiant pour cela les statuts du syndicat. Et ce malgré les appels fervents de Walesa «à ne pas lier l'eau et le feu».
Ainsi, pendant neuf mois, il cumulera trois fonctions: président du syndicat, président de l'Alliance électorale de Solidarité (AWS), désormais au pouvoir, et, enfin, chef d'un tout jeune parti politique, le Mouvement social de l'AWS, qui doit mener Solidarité aux municipales de juin prochain, et, surtout, à la prochaine présidentielle prévue en l'an 2000. «Unique en trois personnes», commentaient certains délégués, en référence au dogme chrétien de la Sainte-Trinité" Un «miracle» justifié par la nécessité de laisser au gouvernement de droite de Jerzy Buzek, un expert économique de Solidarité, une période de grâce, que seul Krzaklewski peut garantir avec son autorité.
Longue ascension. Les débuts du successeur de Walesa n'ont pas été faciles. Car en 1980, quand commence la «révolution Solidarnosc», Marian Krzaklewski, alors âgé de 30 ans, est loin de Walesa et des intellectuels qui l'entourent: il gra