Budapest, de notre correspondante.
Des milliers de cartes postales, illustrées d'un ruban rouge sur fond blanc, parviennent actuellement au Parlement hongrois, pour demander la révision d'une nouvelle loi mettant fin, de fait, au dépistage anonyme du HIV. Jusqu'à présent, les Hongrois désireux d'effectuer le test du sida avaient le choix: se rendre dans un centre des maladies vénériennes Budapest en possède un dans chaque quartier et donner leur identité. Ou bien consulter un centre de dépistage anonyme et gratuit où l'on ne demande ni nom ni numéro de sécurité sociale. Ce système est remis en question par une nouvelle loi, qui entrera en vigueur le 1er janvier.
Certes, le premier test restera anonyme si la personne le désire. Mais cette dernière devra, si l'examen révèle une réactivité, donner son nom et son numéro de Sécu au médecin pour qu'il effectue un test de confirmation. L'anonymat est donc toujours de mise uniquement pour les séronégatifs. Pour le docteur Eszter Ujhelyi, secrétaire du Comité national pour le Sida, un organisme public, ces nouvelles dispositions se justifient doublement. «Lorsque nous avons mis en place le dépistage anonyme en 1988, hors du cadre de la loi il faut bien le dire, le système actuel d'assurance sociale n'existait pas. Aujourd'hui, l'organisation de la santé est si complexe qu'il serait très difficile aux médecins de travailler sans le numéro de Sécurité sociale du patient. Certes, certains malades déclarés ont jusqu'ici pu être soignés