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Libération
Reportage

En finir avec «ceux qui se partagent le gâteau». Les détracteurs de Moi se retrouvent chez les Kenyans noirs comme asiatiques.

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publié le 30 décembre 1997 à 15h46

Nairobi envoyée spéciale

Sur les murs qui entourent les jardins, sur les baraques de bois, sous les auvents des bus, leurs affiches sont collées côte à côte. Celle de l'«African» et celle de l'«Asian», ou Asiatique, comme on appelle ici les Kenyans d'origine indienne ou pakistanaise. Ces deux-là sont les mieux placés pour remporter l'unique siège de cette vaste circonscription qui couvre le quart nord-ouest de Nairobi. Ils ont commencé par se disputer au sein du même parti, la Kanu de Daniel Arap Moi. Le parti au pouvoir a choisi l'Africain. Alors l'Asiatique est passé à l'opposition, au NPD de Raila Odinga, l'un des douze candidats à la présidentielle à rester en course contre Moi (deux candidats ont fait défection dimanche). Il a ses chances: à Nairobi, on vote plutôt contre le pouvoir en place. C'est peut-être pour cela que les 102 000 électeurs de Westlands, la troisième circonscription du pays, ne sont représentés que par un seul député sur 210.

Clientélisme. Hier, dès 6 heures le matin, les électeurs patientaient en longue file devant les bureaux de vote pour élire ceux, président, députés, conseillers municipaux, qui, enfin, «s'intéresseront au peuple au lieu de se partager le gâteau». Mais, dans un pays où multipartisme rime avec clientélisme, tout le monde n'a pas la même définition du «peuple». Ici encore plus qu'ailleurs. Westlands est une sorte de Kenya urbain en miniature. D'un côté, les villas des riches Kenyans, Noirs ou Blancs, et des diplomates étrangers. De l