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Libération

Algerie: nouvelles tueries, memes ciblesLes massacres près de Relizane auraient fait plus de 400 morts.

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publié le 5 janvier 1998 à 17h40

On savait, en dépit de bilans systématiquement sous-évalués et du

silence assourdissant des chancelleries étrangères, que les tueries d'envergure avaient repris en Algérie (Libération du 26/12). Le bilan du triple massacre de mardi à Ouled Sahnine, à Ouled Sid-Tayeb et à Kherarba, au coeur des monts de l'Ouarsenis, dans la région de Relizane, ne fait que le confirmer. Il marque en même temps un (nouveau et) insoutenable record dans une guerre qui ne dit pas son nom: 400 à 412 morts mutilés à la hache et au sabre, parfois démembrés, selon les quotidiens El Watan et Liberté, alors que la télévision nationale faisait état de" 78 victimes. Récurrente, cette controverse sur les chiffres ­ le ministre de l'Intérieur algérien a démenti hier ces bilans de presse ­ n'est que l'un des exemples de la difficulté à informer sur un pays où le brouillage des cartes fait partie intégrante de la stratégie des autorités comme des groupes armés. A côté des zones d'ombre, il existe pourtant des certitudes sur ces massacres.

1. L'extension des violences. Celles-ci ne sont plus l'apanage du Centre et de l'Algérois. Elles se sont déplacées depuis plus de un mois à l'ouest, particulièrement dans les monts de l'Ouarsenis, l'une des places fortes des maquisards lors de la guerre d'indépendance. Si, jusqu'ici, les centres urbains de cette région avaient été relativement épargnés, l'intérieur abritait de nombreux maquis de l'AIS, le bras armé du FIS qui a décrété un cessez-le feu unilatéral à partir du