L'Allemagne aura été la première à briser, hier, le silence des
Européens sur l'Algérie. Le ministre des Affaires étrangères Klaus Kinkel a demandé à la présidence britannique de l'UE une réunion immédiate, au niveau des directeurs politiques, pour envisager des «mesures». «Une visite de la troïka pourrait proposer au gouvernement algérien une coopération dans la lutte contre le terrorisme, selon les règles d'un Etat de droit, et une aide aux victimes de la terreur.» Estimant que la communauté internationale ne peut rester «sans voix et impuissante» devant ces «actes de fanatiques», Bonn appelle aussi Alger «à rechercher le dialogue avec toutes les forces islamistes acceptables» et suggère d'inscrire la question à l'ordre du jour de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE. La veille, l'Iran, avec lequel l'Algérie a rompu ses relations en 1993, avait appelé le monde musulman à sortir de son «indifférence» face à ces «crimes odieux». De son côté, le FIS «condamne vigoureusement» [ce] crime contre l'humanité», dont les autorités portent «d'une façon ou d'une autre la responsabilité».
La nuit vécue mardi par les habitants de Relizane a fait, il est vrai, encore reculer les limites de l'horreur. Le bain de sang attribué aux islamistes par la presse n'a épargné personne et a été précédé par le rassemblement des victimes par groupes ou par familles. Alors que la télévision algérienne diffusait samedi soir les premiers témoignages des rescapés leur di