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Libération

Désespérance zapatiste au Chiapas. Les rebelles mexicains sous pression militaire après la tuerie du 22 décembre.

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publié le 5 janvier 1998 à 17h41

La Realidad envoyé spécial

Dans la petite vallée cernée par la jungle Lancandone, les visages peints en couleurs vives du légendaire Zapata et du sous-commandant Marcos adressent au visiteur un regard sévère depuis les palissades de bois des baraques aux toits de tôle. Mais, dans le quartier général du sub-commandante, un village de 800 habitants, on ne voit nulle part de rebelles en armes. Marcos lui-même n'a pas mis les pieds dans sa «base de soutien» depuis près de un an, sans doute par crainte d'être débusqué par les avions et les hélicoptères militaires de reconnaissance qui survolent le site chaque jour. Les Indiens tojolabals, qui vivent à La Realidad, ont le regard tourmenté. «Nous nous sentons comme pris à la gorge. Les soldats, on les voit passer tous les jours avec leurs automitrailleuses pour nous intimider, mais, depuis une semaine, ils se font plus nombreux. Cinq ou six barrages militaires ont été installés dans les environs immédiats, et, ce matin (samedi), 60 soldats sont partis en opération dans la forêt alentour à la recherche, disent-ils, de caches d'armes zapatistes. Jamais, ils n'avaient poussé la provocation jusque-là», explique Maximiliano, le chef du village.

«Dialogue suspendu». La «drôle de paix armée» qui prévaut au Chiapas depuis la rupture du dialogue entre le gouvernement mexicain et l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN), voilà quinze mois, paraît décidément de plus en plus précaire. Loin de reconnaître la responsabilité du Parti révol