Rome, de notre correspondant.
Vilipendée pour son laxisme en matière de contrôle aux frontières, l'Italie, mise au pied du mur par ses partenaires européens après le débarquement sur ses côtes de un millier d'immigrés, en majorité kurdes, depuis le 27 décembre, cherche désormais par tous les moyens à bloquer les nouveaux arrivants sur son territoire. «L'Italie n'est ni une passoire ni un pays incapable de riposter efficacement au problème de l'immigration clandestine», a ainsi cherché à rassurer samedi le sous-secrétaire d'Etat au ministère de l'Intérieur, Gian Nicola Sinisi, en réponse notamment aux accusations du ministre de l'Intérieur allemand, Manfred Kanther, qui la veille avait d'une manière polémique déclaré: «Il n'est pas acceptable que l'Allemagne ait à payer pour les retards et les insuffisances d'autres partenaires européens.» Avant d'ajouter: «Les accords de Schengen doivent être défendus.» Concrètement, pour éviter que les Kurdes, dont l'objectif initial était clairement de remonter vers le Nord, principalement en Allemagne, où résident déjà un demi-million de leurs compatriotes, le gouvernement de Romano Prodi a non seulement décidé de concéder massivement le statut de réfugié politique aux clandestins débarqués dans les derniers jours mais également de les inciter à déposer une demande en ce sens. Et cela, alors même que les journaux italiens annonçaient hier, sur la foi de sources bavaroises, que «20 navires, en mesure de transporter chacun 500 passagers, so