Deux navires israéliens, deux navires turcs et un navire américain
ont commencé depuis deux jours en Méditerranée orientale leurs premières manoeuvres aéronavales communes, au grand dam des capitales arabes et de l'Iran qui multiplient les protestations indignées. Seule la Jordanie a dépêché un observateur. Baptisés «Reliant Mermaid» ( Sirène confiante) ces exercices aéronavals plusieurs fois reportés de «sauvetage en mer» concrétisent encore un peu plus le nouvel axe stratégique régional qui se dessine avec la bénédiction américaine. Washington, traditionnel protecteur de Jérusalem, est aussi désormais le principal interlocuteur occidental d'Ankara depuis la brouille avec l'Union européenne. Des intérêts en commun. «Nous n'avons jamais été hostiles à Israël, et les Arabes n'ont jamais été très amicaux avec nous. Nous sommes en outre les deux démocraties laïques ouvertes sur l'Occident. Cette coopération est tout à fait naturelle», explique Sefi Tasan, directeur de l'Institut de politique internationale d'Ankara. Les Israéliens, depuis les années 50, avaient misé sur une stratégie d'alliance avec les pays non arabes de la région, notamment l'Iran du shah, et aussi la Turquie, bien que les relations avec cette dernière soient restées discrètes. «Les Turcs cachaient nos liens, comme on cache ceux avec une maîtresse, par crainte de violentes réactions arabes. Cette gêne a disparu avec le démarrage du processus de paix israélo-palestinien», soulignait Amikan Nachmani, de l'univ