Jérusalem, de notre correspondant
L'émissaire américain Dennis Ross ne pouvait pas si mal tomber. Venu relancer le processus de paix, il se retrouve confronté à un Benyamin Netanyahou désormais à la tête du gouvernement le plus à droite de l'histoire israélienne. Le diplomate, qui a entamé hier ses consultations, dispose dorénavant de peu d'alliés dans la place depuis la démission dimanche de David Lévy, l'un des rares ministres modérés, en charge des Affaires étrangères. Confronté à l'une des crises les plus graves de son mandat, Netanyahou avait souhaité retarder d'au moins une semaine le voyage de Dennis Ross. Les Etats-Unis, soupçonnant une énième manoeuvre dilatoire, ne lui ont accordé qu'un délai de vingt-quatre heures, le temps de faire passer sa loi de finances.
Sorti vainqueur, mais fragilisé de la tempête budgétaire, soutenu par une majorité réduite à sa plus simple expression, le Premier ministre doit maintenant affronter une administration démocrate de plus en plus impatiente. Le Département d'Etat a fait savoir lundi soir qu'il entendait aller de l'avant, malgré les soubresauts de la politique israélienne. Madeleine Albright regrette, selon son porte-parole James Rubin, le départ de David Lévy, homme dont elle a apprécié «l'engagement dans le processus de paix». Cela ne doit pour autant freiner les négociations. Ce qui vaut pour Lévy vaut pour Netanyahou. «Ce processus ne concerne que la paix et non ceux qui le conduisent. L'administration américaine estime qu'il