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Libération

Pol Pot: la fausse piste de l'exil chinois. Le «frère numéro un» reste en résidence surveillée au Cambodge.

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publié le 7 janvier 1998 à 17h51

Bangkok de notre correspondant

Pol Pot est toujours au Cambodge, confirme le quotidien thaïlandais Bangkok Post, qui a publié hier une interview et une photo de l'ancien «frère numéro un» des Khmers rouges. «Ma vie politique est finie. Ma voix ne pèse plus rien», a déclaré Pol Pot au journaliste qui l'a interviewé dimanche dans un petit village près d'Anlong Veng, le fief khmer rouge au nord du Cambodge. Cet entretien bref met fin à une récente rumeur selon laquelle le maître d'oeuvre du génocide cambodgien (1 à 2 millions de morts entre 1975 et 1979) s'était enfui le mois dernier en Chine pour échapper à un futur tribunal international.

Pol Pot est «un vieil homme très malade», «il semble être mourant», «il parle lentement, d'une voix tremblante», décrit Prasit Saengrungruang, le journaliste du Bangkok Post. L'entretien avec Pol Pot s'est déroulé en présence de Ta Mok (le chef militaire des Khmers rouges), de Nuon Chea (le théoricien du mouvement) et de Khieu Samphan (le leader nominal), ses anciens condisciples qui sont entrés en rébellion contre lui en juillet. Accusé de «trahison» après le meurtre de son ministre de la Défense, Son Sen, et de quatorze membres de sa famille, Pol Pot a été condamné à la prison à vie au cours d'un «procès populaire» organisé à Anlong Veng. Il est, depuis, assigné à résidence, si l'on en croit les Khmers rouges. «Nous devions arrêter la tuerie. Pol Pot est fini, fini à jamais», commente Nuon Chea, cité par le Bangkok Post.

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