«Dieu a fait l'homme à son image. Dieu a voulu que l'homme ne fasse
qu'un avec Dieu. Et le clonage est la première étape sérieuse vers cette unité de l'homme avec Dieu.» Il a suffi de cette déclaration scientifico-mystique faite il y a deux jours à la radio publique NPR pour relancer le débat sur le clonage aux Etats-Unis. L'homme qui a fait cette annonce est Richard Seed, un physicien d'une soixantaine d'années. D'ici quatre-vingt-dix jours, précise-t-il, il pourrait commencer à cloner des êtres humains pour permettre aux couples infertiles d'avoir des enfants. «Mon objectif est d'ouvrir une clinique, rentable, dans la région de Chicago. Puis 10 ou 20 autres dans le pays et l'étranger.» Depuis la création de la brebis Dolly, le premier animal cloné à partir d'une cellule adulte (le 24 févier 1997), les déclarations diversement illuminées n'ont pas manqué, à commencer par celles de la secte raélienne américaine qui avait annoncé la création aux Bahamas d'une société destinée à promouvoir le clonage humain. Cette fois, Richard Seed a profité d'une conférence intitulée «Changer la conception», organisée par la faculté de droit de Chicago et consacrée aux implications éthiques et légales du clonage, pour rendre public son projet. Malgré leurs connotations mystiques, les déclarations du chercheur de Chicago semblent être prises très au sérieux par tous les journaux, radios et télévisions qui l'ont interviewé depuis deux jours. Et, dans un pays qui, lors d'un sondage récent, s'