Washington, de notre correspondant.
«Le gouvernement algérien a tout intérêt à accepter que des ONG, ou l'ONU, puissent enquêter sur les massacres ne serait-ce que pour montrer au monde qui en est vraiment responsable.» Cette mise en garde à l'adresse du régime Zéroual émane d'un haut responsable de l'administration Clinton, interrogé par Libération mardi. Peu auparavant, Cameron Hume, l'ambassadeur américain à Alger, avait été convoqué au ministère des Affaires étrangères pour s'y entendre rappeler que l'Algérie «rejette catégoriquement toute idée de commission internationale, quel que soit celui qui la propose, et quelle qu'en soit la nature». Ce rejet des «ingérences» ne change rien à l'affaire: l'engrenage de l'«internationalisation» s'est mis en route, et les Etats-Unis entendent pousser à la roue. «La situation a totalement changé en un an», dit Mary Jane Deeb, professeur de relations internationales à l'American University et rédactrice en chef du Middle East Journal. «L'intérêt et l'inquiétude devant la tragédie algérienne se sont beaucoup accrus à Washington, dans les médias et les milieux officiels.»
L'Iran condamne. «Le monde entier est choqué par ce qui se passe en Algérie», confirme le haut responsable. «La communauté internationale doit aider à mettre fin au conflit et multiplier les condamnations de la violence de manière unanime, y compris dans le monde islamique, comme l'Iran vient de le faire. Cela fait plusieurs mois que nous encourageons les Algériens à