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Libération

Peu de marge pour la troïka européenne en Algérie. Les émissaires ne pourront pas enquêter sur les tueries.

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publié le 10 janvier 1998 à 22h12

A quoi servira le premier déplacement de la troïka européenne en

Algérie depuis le début des affrontements en 1992? Pour Alger, l'affaire est entendue: les représentants du Luxembourg, du Royaume-Uni et de l'Autriche (précédente, actuelle et future présidence tournante de l'UE) ne devront discuter avec leurs interlocuteurs algériens que de la «coopération antiterroriste» et en aucun cas enquêter sur les massacres.

Trois «non». Les autorités algériennes, placées dans un premier temps sur la défensive par la cascade de propositions internationales suscitée par les tueries, ont repris vendredi l'offensive après avoir fait un geste en acceptant de recevoir la troïka et montré ainsi une petite «ouverture». Jeudi soir déjà, l'énoncé des conditions à cette visite posées par Ahmed Attaf, le ministre algérien des Affaires étrangères, se résumaient à un triple non: non à l'envoi d'aide humanitaire, Alger entendant démontrer être parfaitement en mesure de s'occuper des victimes; non à l'incitation au «dialogue politique» avec des parties algériennes, le «dialogue pour la concorde nationale qui s'est déroulé en Algérie ayant abouti au parachèvement de l'édifice institutionnel légitime»; non enfin à une mission de l'ONU ou d'autres organisations, comme l'avaient souhaité les Etats-Unis.

Vendredi, les ambassadeurs en poste en Europe et à l'ONU ont pris le relais de leur ministre pour marteler la position algérienne dans les médias, pendant que la Ligue arabe venait à la rescousse. Cette org