Menu
Libération

Pays basque: l'inquiétude des élus. L'ETA a déjà tué trois membres du PP.

Article réservé aux abonnés
publié le 12 janvier 1998 à 22h13

Des milliers de personnes ont manifesté samedi dans toute l'Espagne

pour protester contre l'assassinat par l'ETA, vendredi, de José Ignacio Iruretagoyena, conseiller municipal du Parti populaire (PP) de Zarauz. C'est dans cette localité proche de San Sebastian que s'est déroulée la plus importante manifestation, en présence des représentants de tous les partis politiques du Pays basque, à l'exception habituelle d'Herri Batasuna (HB), la branche politique de l'ETA. Plus de 20 000 personnes ont défilé en silence derrière une seule pancarte, en basque: «Bakea orain eta betirak» («La paix, tout de suite et pour toujours»). A la fin de la manifestation, seul le lehendakari, le président du gouvernement autonome basque, le nationaliste José Antonio Ardanza, a prononcé quelques mots: «Nous devons continuer à rejeter avec fermeté l'aberration de la violence.» «Le sang des assassinats ne mène pas à la paix», avait lancé auparavant, lors des obsèques, José Maria Setien, l'évêque de San Sebastian, qui, «au nom du peuple basque», a demandé à l'ETA qu'elle «cesse de tuer». Pendant ce temps, la polémique continuait autour des problèmes de sécurité qui se posent pour les plus de 200 élus locaux PP du Pays basque, désormais tous menacés par l'ETA après l'assassinat de trois d'entre eux en six mois. Certains dirigeants PP ont accusé la Ertzaintza, la police autonome basque, d'être incapable de les protéger. «N'importe lequel d'entre nous peut être la prochaine victime de l'ETA, on nous doi