Londres, de notre correspondant.
Désespérés de relancer les négociations sur l'Irlande du Nord, bloquées depuis trois mois, préoccupés par une série de meurtres confessionnels, Londres et Dublin ont publié hier un document de travail qui pourrait être l'ébauche d'un accord entre la majorité protestante et la minorité catholique. Politiciens de tous bords continuaient hier soir d'étudier les propositions de Tony Blair et de Bertie Ahern, son homologue irlandais, les deux parrains des négociations, et plusieurs éléments restaient à préciser. «Ce sont les bases de ce qu'un accord pourrait être un possible, indiquait une source irlandaise, cela devrait permettre d'entamer des discussions détaillées.»
Selon certaines informations, le document anglo-irlandais propose une assemblée locale pour administrer l'Irlande du Nord, sur le modèle des Parlements gallois et écossais, un Conseil des îles Britanniques, formé d'Anglais et d'Irlandais du Sud et du Nord, ainsi qu'une refonte des relations entre Londres et Dublin. La République, dans ce texte, reconnaîtrait notamment le «besoin» de modifier sa Constitution, qui comporte toujours, quatre-vingts ans après la division de l'île d'Irlande, une revendication sur le Nord. Une demande traditionnelle des protestants unionistes d'Ulster, qui veulent que l'Ulster reste, pour toujours, partie du Royaume-Uni.
«Rien n'est définitif», soulignaient les négociateurs irlandais et britanniques, qui savent qu'il reste un long chemin à parcourir avant que