Dimanche soir, au treizième jour du ramadan, les habitants de Sidi
Hammed, un village à une trentaine de kilomètres d'Alger, ont presque tous été massacrés. Le lendemain matin, quelques heures après la tuerie, les rescapés avaient déjà compté 120 morts. Trois armes laissées par les assaillants avaient été alignées contre un mur: une bêche maculée de sang, une hachette et une barre de fer recourbée en hameçon, avec une ficelle pour la porter en bandoulière.
C'est la première tuerie d'une telle ampleur à proximité d'Alger depuis le début d'un ramadan marqué par une série de massacres qui ont fait plus d'un millier de morts, frappant surtout l'ouest du pays. A 250 kilomètres de la capitale, les monts de l'Ouarsenis sont en effet difficiles d'accès et connus pour soutenir le FIS, dissous depuis les élections de 1992. La zone semblait au coeur de règlements de comptes entre l'AIS, bras armé du Fis qui a décrété un cessez-le feu unilatéral depuis octobre, et leurs rivaux du GIA, qui ont menacé de représailles ceux qui suspendaient la lutte.
La région de Laarba, où a eu lieu la tuerie de dimanche, est d'une tout autre géographie. Située dans la plaine de la Mitidja, cible de toutes les violences pendant des années, elle semblait relativement épargnée ces temps-ci. Certaines informations décrivent Laarba et ses alentours comme le fief d'un groupe islamiste armé autonome, celui de Mustapha Kertali, qui s'était rallié au cessez-le-feu de l'AIS. Mais, à la différence des monts de l'Ouarse