Les autorités de Bagdad ont de nouveau pris le risque, hier, de
relancer une crise majeure avec la communauté internationale. A peine deux mois après la conclusion d'un compromis avec les Nations unies sur les modalités de travail des experts en désarmement, «l'Irak a décidé d'interrompre, à partir du mardi 13 janvier, les inspections de la Commission spéciale de l'ONU chargée de désarmer l'Irak [Unscom] dirigées par l'Américain Scott Ritter, jusqu'à que ce que la composition de cette équipe soit rééquilibrée», a annoncé le porte-parole du gouvernement, cité par l'agence officielle INA.
La veille, les diplomates irakiens s'étaient plaints que cette mission soit à forte prédominance américaine. «La composition de cette équipe de l'Unscom, qui compte neuf Américains, cinq Britanniques, un Russe et un Australien, constitue une preuve flagrante du déséquilibre de l'équipe d'inspection», a déclaré le porte-parole gouvernemental, qui a affirmé que «cette situation inacceptable est la raison principale de la poursuite de l'embargo contre l'Irak», imposé après la guerre du Golfe, en 1990.
«La décision irakienne restera en vigueur jusqu'à ce que l'équipe de l'ONU soit modifiée de façon qu'un équilibre soit réalisé au sein de l'Unscom entre les pays membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU», assure Bagdad, qui a toujours réclamé un plus grand investissement chinois, russe et français, pour contrebalancer les positions anglo-saxonnes, généralement plus fermes à l'encontre du rég