Le regain de tension intercommunautaire qui agite le Pakistan depuis
plusieurs semaines a engendré hier de violentes manifestations à Lahore, la capitale du Pendjab, à l'est du pays. Toute la journée, des centaines de personnes ont attaqué les bâtiments publics, au lendemain du massacre de 23 musulmans chiites. Les manifestants ont pris à partie les forces de l'ordre, tandis que 20 000 soldats ont été déployés d'urgence dans la ville. Hier soir, Lahore était toujours quadrillée dans sa totalité, et les principaux marchés et centres commerciaux sont restés fermés.
La manifestation a dégénéré au moment où se tenaient les cérémonies funéraires des 23 personnes tuées, dimanche, lors de l'attaque à la mitraillette contre un groupe de musulmans chiites qui priaient dans un cimetière. Selon la presse pakistanaise, l'attaque, qui a aussi fait plus de 30 blessés, a été revendiquée par un groupe terroriste sunnite, le Lashkar-i-Jhangvi. Le chef de ce groupe clandestin ultraviolent, Riaz Basra l'homme le plus recherché du Pakistan , a affirmé dans des communications téléphoniques aux journaux que la tuerie avait été organisée en «représailles» à des attaques contre des mosquées sunnites.
Les mouvements extrémistes sunnites et chiites se livrent depuis plusieurs années une guerre sans merci au Pakistan et, notamment, dans la province du Pendjab, la plus peuplée du pays. Dans cette province, le cycle des attentats et des représailles a fait plus de 200 morts l'année dernière. Le Premier