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Libération

Sonia Gandhi entre dans la bataille électorale. La veuve de Rajiv Gandhi, assassiné en 1991, fera campagne pour le parti du Congrès.

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publié le 13 janvier 1998 à 22h20

Delhi, de notre correspondant.

Le «Sphinx» a enfin brisé le mur du silence. Et laisse ainsi augurer un retour de la dynastie Nehru-Gandhi aux premières loges de la vie politique indienne. Sonia Gandhi, la veuve d'origine italienne de l'ancien Premier ministre Rajiv Gandhi, assassiné en 1991, a signé dimanche son entrée dans l'arène politique de la façon la plus symbolique. C'est à Sriperumbudur (Tamil Nadu, sud de l'Inde), à quelques centaines de mètres de l'endroit où a été perpétré l'assassinat de son mari, qu'elle a lancé la campagne des élections générales de mars prochain. Devant des dizaines de milliers d'admirateurs, dont certains clamaient sur son passage: «C'est Indira Gandhi qui revient!», Sonia Gandhi a annoncé sa détermination à peser de tout son poids pour le retour au pouvoir de l'historique Parti du Congrès, aujourd'hui déliquescent. Et stigmatisé la menace que représente le BJP (Bharaty Janata Party ­ Parti du peule indien), une formation prohindoue ultranationaliste donnée favorite et qui, selon Sonia Gandhi, incarne «la division et la lutte entre les communautés du pays».

L'entrée active de Sonia Gandhi en politique marque une volte-face digne de la commedia dell'arte. Depuis l'assassinat de son mari, attribué aux séparatistes tamouls du Sri Lanka, la belle Italienne s'était murée dans un mutisme quasi absolu, recluse dans sa demeure coloniale de New Delhi, connue sous le nom de «10, Janpath». Sa vie publique se résumait à recevoir les personnalités politique